La réalité touarègue a touché le public d’Océanis

Publié le par Sylvie
















La rencontre avec Moussa Ag Assarid le Touareg organisée par le service culturel fera partie de ces pierres blanches qui font sortir le quotidien de sa routine. Au-delà de l’exotisme de la tenue bleue des nomades, c’est bien la qualité de ces moments qui nous ouvrent à la différence qui restera dans les esprits. N’était qu’à voir les visages illuminés du public vendredi soir salle Port Blanc, tout comme ceux des enfants qui l’ont croisé ces jours-ci dans leur école ou à la médiathèque pour en être convaincu. Moussa pourra se féliciter d’avoir atteint le but qu’il poursuit inlassablement depuis sa première venue en France, témoigner de toute sa personne que si des pays comme la France peuvent apporter une aide à concrétiser des projets de développement pour sa communauté, celle-ci peut en échange les ouvrir à ses valeurs plus spirituelles que matérialistes.
Le documentaire sur l’école des sables créée par Moussa et son frère, Ibrahim, a donné à voir à travers de très belles images à la fois le quotidien des nomades et la possibilité de trouver des territoires de partage. Le rêve devenu réalité de permettre aux enfants des Touaregs d’accéder à l’école trouve des extensions dans l’échange avec une école de Bordeaux où de jeunes nomades ont été intégrés et dans ces rencontres autour de la France. Le film a été suivi d’un débat abordant à travers les questions du public les sujets critiques de la situation des Touaregs. En tout premier lieu le problème sanitaire découlant du manque d’eau potable et l’absence d’investissement pour un vaccin contre le paludisme. « Je fais partie d’une famille de 13 enfants mais 7 de mes frères et sœurs sont morts avant l’âge de 7 ans » a révélé Moussa Ag Assarid notant le fort taux de mortalité infantile.
Si le message de Moussa Ag Assarid est avant tout pacifiste, il a néanmoins exposé l’inégalité de statut des populations nomades au sein du Mali avec notamment le manque d’accès à la santé, au vote et dénoncé le silence des médias à propos de l’exploitation de l’uranium nigérian sur les terres touarègues. « Je ne suis pas un universitaire, a déclaré l’ambassadeur touareg. Je suis intéressé par les bibliothèques et le désir de transmettre aux enfants des savoirs mais aussi l’adaptabilité au monde ». Un échange qui aurait pu se poursuivre, si ce n’était l’heure tardive.

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