L'avenir de la presse écrite???

Publié le par Sylvie


Dans le Ouest France de ce 15 mai, en page Monde, un article relate le désarroi de la presse américaine. Avec en tête de liste des journaux moribonds, des institutions vénérables. Pierre Pinson y relate que les recettes publicitaires ont fondu sous la pression du net qui ramasse tout et ratisse large. Une des raisons du déclin du papier non négligeable. "L'ennemi de la presse, ce sont les coûts de production" écrit-il aussi, énumérant les moyens, rotatives, papier, locaux, salariés, diffuseurs. Vendre le contenu des journaux à la page, à l'article? C'est une des directions qu'exploitent, via le même net, un grand nombre de journaux. Mais comme le fait remarquer l'auteur de l'article, pourquoi les lecteurs paieraient-ils ce qu'ils trouvent en abondance gratuitement sur le net?

Cette situation n'est pas spécifiquement américaine, il faut en être sûr. Quelle reconversion possible? De mon point de vue, en dehors des journaux qui ont des créneaux de lecteurs spécifiques, éco, sport, écolo peut-être, les généralistes seront désertés. Parce que finalement chacun a son chemin de lecture et d'information et souhaite trouver de quoi apporter de l'eau à son moulin. Il faut bien dire que d'un journal à l'autre, le contenu est trop souvent interchangeable et peu propice à réveiller l'appétit de lecture. N'est-il pas plus intéressant de lire un point de vue engagé qu'une information soit-disant objective et purement factuelle? Ça voudrait dire sortir des moules, et du produit fait d'après des statistiques moyennes qui ne tiennent aucunement compte de la réalité suivante : que la lecture est d'autant plus motivée qu'elle emmène le lecteur vers un approfondissement de sa réflexion, de nouveaux questionnements, une sortie de la passivité ambiante.

En tant que simple correspondante de presse de peu d'avenir dans le contexte actuel, je note dans les relations avec les jeunes qui sortent des écoles, que les formats qu'on leur a inculqués font couler un robinet d'eau tiède dans les pages, où l'écriture est préférée impersonnelle, et surtout lisible par le lecteur le moins armé du point de vue de la réflexion et de la grammaire. Parmi nos nouvelles consignes, chercher l'émotion, mais à quel prix? Par ailleurs, je ne peux m'empêcher de m'interroger sur l'éthique journalistique face à certaines déformations conscientes des informations remontées à ceux qui finalisent la parution. Tout cela est très critique. Et pourtant, je crois que le métier de journaliste reste un très beau métier, booster de remise en cause. Ce que je ne dénie pas aux tentatives des journaux comme Ouest France pour rester en phase avec les évolutions de la société.

En face de tout ça, un  nouveau titre, la Tribune du Sud tirés à 25 000 exemplaires,  vient de voir le jour dans le secteur marseillais alors que le Monde fête son 20 000e numéro et sort un cahier spécial avec ses 20 Unes historiques.

Et puis un coup de coeur perso pour Terra economica qui est passé récemment du net au doublage papier et propose des tas d'articles très intéressants dans le registre du développement durable et selon un angle qui peut se rattacher à notre vécu quotidien. http://www.terraeco.net

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